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Pourquoi on ne peut pas ignorer la PropTech

Le temps de la disruption est arrivé pour le secteur de l’immobilier. L’innovation technologique, la réalité virtuelle, le traitement de la Big data offrent des opportunités inédites.

juin 05, 2018

Par Charles Boudet

Le temps de la disruption est arrivé pour le secteur de l’immobilier. L’innovation technologique, la réalité virtuelle, le traitement de la Big data offrent des opportunités inédites.

La PropTech, version abrégée de « property technology », est récemment devenue un mot à la mode. Elle recouvre l’ensemble des solutions technologiques visant à transformer chaque maillon de la chaîne de valeur du secteur de l’immobilier.

Rares sont les segments du secteur qui ne sont pas touchés. Et ce n’est qu’un début ! En dix ans, le nombre de start-ups de la Proptech est passé de 176 à plus de 1 600, porté par des investissements d’origine diverses, y compris du secteur même de l’immobilier.

Ce mouvement génère un tel enthousiasme que certains l’appellent « la nouvelle FinTech ».

Nous nous devons de travailler de façon très étroite avec de nombreuses startups de la Proptech pour inventer les métiers de l’immobilier demain et être au service des ambitions de nos clients.

Charles Boudet -, CEO, JLL France

Des investissements massifs

L’investissement dans les technologies immobilières a fortement augmenté ces dernières années, passant de 4,2 milliards USD en 2016 à 12,6 milliards USD en 2017.

Ainsi, le groupe bancaire japonais Soft Bank a investi 4,4 milliards USD dans l’espace de coworking WeWork, et 450 millions USD supplémentaires dans la start-up américaine Compass.

Les États-Unis sont la cible préférée des investissements dans la PropTech, avec plus de 50 % des capitaux mondiaux alloués en 2017, suivis de l’Asie (25 %). Plusieurs start-ups américaines, dont Compass, OpenDoors ou encore SMS Assist, ont acquis désormais le statut de « licornes » puisque leur valorisation dépasse 1 milliard.

Toutefois, sur la période 2013-2017, c’est l’Asie-Pacifique qui a attiré le plus d’investissements, à hauteur de 60 % du total des capitaux. Les start-ups spécialisées dans le courtage et la location se sont taillées la part du lion.

En Europe, l’investissement dans la PropTech a augmenté de manière régulière et le Royaume-Uni intéresse particulièrement les investisseurs puisqu’ils représentent 60 % de l’activité dans la région. Parmi les levées de fonds les plus marquantes de 2017, on peut citer la plateforme londonienne de financement immobilier LendInvest, qui a collecté plus de 100 millions GBP.

Mais les autres pays européens comblent leur retard : la France, par exemple, ne compte pas moins de 400 start-ups de la PropTech. Environ 15 d’entre elles ont levé plus de 1 million d’euros ces deux dernières années, dont ManoMano (60 millions EUR en septembre 2017) et Guest to Guest (33 millions EUR en mars 2017).

Les initiatives de la PropTech prennent de l’ampleur

Avec l’afflux massif de capitaux, la PropTech est devenue incontournable dans les grands événements immobiliers d’Europe.

Signe de cette transformation, le MIPIM organise cette année son premier MIPIM PropTech Europe, et ExpoReal place les nouvelles technologies au cœur de sa prochaine édition.

La Proptech devrait monter encore en puissance car la transformation digitale du secteur n’en est qu’à ses débuts. Nous nous devons de travailler de façon très étroite avec de nombreuses startups de la Proptech pour inventer les métiers de l’immobilier demain et être au service des ambitions de nos clients.